Une rencontre avec un artiste au Burkina Faso, qui lui a ouvert son atelier, aura suffi pour permettre à Setsoafia de croire en son talent. Une participation à un concours d’art plastique, avec à la clé une belle place encourageante, ajoutera une dose de confiance au diplòmé universitaire en ressources Humaines. «Les habits ont été le début de mon parcours artistique», note Setsoafia qui a suivi notamment durant deux ans des cours dans une école de couture. Justement, des vêtements, ou plus exactement les chutes de tissus, servent de support à la quarantaine de toiles exposées au Château de St- Aubin .De prime abord, ce sont les couleurs éclatantes remplies d’énergie – le rouge, le jaune et l’orange décrivantant le mot «vivre» – qui attirent l’oeil de l’amateur d’art. Puis, en contemplant les créations réalisées avec des pigments naturelles ,on entre dans le voyage que propose l’artiste : la vie de l’homme au sens large ,avec ses multiples facettes : «Rêve de regarder»,«Recoller les morceaux», «Partir ou rentrer»,«Akofala» qui signifie «Apaise les coeurs»,tous les tableaux décrivent des émotions,les raisonnements,les pensées,les décisions et les actions de l’être humain.Même si parfois l’oeuvre oblige le visiteur à être confronté aus difficultés de la vie ,au final,il en ressort avec un message chargé de positivité .«Chaque oeuvre est un questionnement qui améne une réponse avec un message d’espoir» explique l’artiste qui aborde tous les sujets de la vie. «Souvent, je ressens un besoin d’en parler.Parfois, quand je compare ensuite ce que j’ai peint à mon état, mes émotions intérieures, c’est comme si je devais le faire», ajoute-t-il. Pour obliger le regard à contempler les oeuvres sous des angles variés, l’artiste utilise parfois divers matériaux de récupération – leur offrant ainsi une seconde vie – mais aussi de la sciure et du sable, ces éléments apportant ainsi du relief.
Depuis tout jeune, Setsoafia ne cesse d’expérimenter l’univers artistique, notamment ses différentes techniques. L’artiste-peintre d’origine togolaise qui vit dans la Broye, à Léchelles, a déjà plusieurs expositions à son actif, dont 8 en Suisse.S’il s’épanouit dans son art, il caresse deux rêves: être admis dans une école d’arts et devenir professeur d’art. «Je les nourris dans ma tête. Un jour je les réaliserai», s’enthousiasme l’artiste talentueux.JMZ
Extrait Le Républicain ,10 juin 2021